À la pointe de la recherche en communication non verbale

[Initialement publié le 12 février 2019]

Chaque année, les principaux chercheurs du domaine de la communication non verbale se réunissent en marge du congrès de la Society for Personality and Social Psychology. Cette année encore, nous y sommes allés pour échanger avec nos collègues dans ce domaine et pour avoir leur point de vue sur les résultats de nos recherches. C’était à Portland (Oregon).

Le programme était une fois encore alléchant : http://meeting.spsp.org/nonverbal

Sarah Hodges de l’Université d’Oregon nous a d’abord parlé de « Mind Reading », Leanne Ten Brinke de l’Université de Denver a fait le point sur ses travaux en détection du mensonge en nous apprenant que notre système physiologique réagissait au visionnement d’un mensonge sans que nous en ayons nécessairement conscience.

Puis ont suivi des présentations d’une quinzaine de minutes chaque dans lesquelles nous avons découvert, entre autre, que sourire et leadership allaient ensemble au Japon, que notre religion pouvait se détecter sur notre visage, que nous imitions automatiquement les attitudes que nous voyons, ce qui influence notre jugement, que nous étions capable de reconnaître un leader dans un groupe de musique de manière instantanée, que l’orientation de notre tête influençait l’émotion que les autres perçoivent de nous etc…

En après-midi, Michal Kosinski de l’Université de Stanford est venu nous démontrer de quelle manière l’apprentissage profond pouvait nous aider à mieux comprendre les premières impressions que nous avons lorsque nous rencontrons quelqu’un, et Jessica L. Tracy de l’Université de Colombie Britannique nous a exposé ses travaux sur la fierté, la honte, la culpabilité, et en particulier les indicateurs non verbaux qui permettent de les repérer.

Lors de la session d’affiches scientifiques, nous avons présenté à cette communauté que Judith Hall de l’Université Northeastern appelle une grande famille, nos résultats sur les indicateurs faciaux de stress (https://osf.io/wxed4/), mais aussi sur les mouvements des mains qui seraient indicateurs d’un état interne de tristesse (https://osf.io/ntvk7/), et les échanges ont été riches et constructifs.

Bref, un incontournable rendez-vous pour les chercheurs du domaine de la communication non verbale, et surtout un moyen de se rendre compte que précision interpersonnelle (capacité à inférer des caractéristiques à partir d’indicateurs non verbaux), la détection de mensonge, les jugements sur le champ (« mentalisme »), la compréhension des états émotionnels sont des hot spots dans ce domaine.

Soyez certain que nous allons continuer à contribuer et à suivre tout cela au Centre d’études en sciences de la communication non verbale (www.sciencenonverbal.ca) pour pouvoir encore mieux vous rapporter les avancées scientifiques qui peuvent éclairer notre quotidien.