Expressions faciales du président Trump pendant son discours à la nation du 8 janvier 2019

[Initialement publié le 9 janvier 2019]

Source vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=3HA-wY6aQd4

En pleine paralysie partielle du gouvernement, le président Trump a tenté de convaincre les Américains de la pertinence de construire un mur à la frontière sud. Nous avons voulu réaliser cette brève analyse pour tenter d’identifier quelle stratégie émotionnelle le président américain a choisi d’utiliser pendant ce court discours (9 min).

Les résultats de la figure 1 nous indiquent que le président Trump a principalement utilisé des expressions faciales de tristesse (en grande majorité), puis de colère, et de dégoût. Nous pouvons ici rappeler que la tristesse apparait quand une personne a subi une perte, et qu’elle a pour fonction de récupérer des ressources et demander de l’aide. La colère apparait quand la personne perçoit une obstruction à un but, et sert à retirer un obstacle. Le dégoût survient quant à lui lorsqu’une personne est en présence d’un risque de contamination, et a pour fonction de repousser l’objet contaminé.

Dans la figure 2, nous avons voulu voir si ces émotions variaient au cours du temps. nous avons donc calculé pour chaque minute écoulée du discours le pourcentage d’expressions faciales de chaque émotion. Nous constatons que la « joie » disparait dès la 5ème minute. Le président Trump utilise la colère avec parcimonie, principalement au début de son discours où cette émotion est prépondérante mais cède bien vite la place à l’expression faciale de tristesse qui domine toutes les autres. Notons qu’une pointe de dégoût apparait à la 7ème minute lorsque le président Trump évoque les délits des étrangers illégaux.

Compte tenu de cette brève analyse, nous pouvons suggérer que le président Trump a utilisé une stratégie émotionnelle visant à rallier les spectateurs américains à sa cause en utilisant l’expression faciale de tristesse pour susciter un sentiment de soutien populaire en déplorant les conséquences résultant du blocage actuel. Il a défendu la construction du mur à la frontière sud en exprimant du dégoût pour insister sur la nécessité de rejeter ce qu’il considère comme un risque de contamination pour son pays.

Si ce type d’analyse vous interpelle, n’hésitez pas à faire appel à notre équipe du Centre d’Études en Sciences de la Communication Non Verbale